
La lumière tamisée permet de se concentrer sur l'autel lumineux drapé encore une fois de la marque des Canadiens. Le son Dolby 7.1 surplombe le volume sonore de la vingtaine de supporters présents pour la grande messe. Pas facile de déchiffrer les caractères du dossier syndical, mais le lieu est plutôt agréable pour une nouvelle expérience.
Tout le monde boit de la bière de base assez fade accompagnée parfois de frites ou de pizza. La coutume veut que l'on ajoute un peu de sel pour enlever l'amertume, mais cette subtilité n'a pas séduit mon palais. Pour nous, c'est Black Label, sans sel, celle que tous les gauchistes buvaient dans les années 70. Pierre, mon mentor, ne jure que par cette marque de fabrique, comme une distinction que seuls les soixante-huitards repèrent.
La première leçon de hockey commence par les règles du jeu et le vocabulaire de base:
la crosse = le bâton ou le hockey
la cage = le but
le palet = la puck
la prison = le banc des punissions
marquer = scorer
la ligne rouge = milieu de terrain
les lignes bleues = les lignes de hors-jeu
Hier soir, les blancs c'étaient les bons et les rouges les méchants. La taille de l'écran m'a permis de visualiser la "puck" voler à droite et à gauche, ce qui est impossible sur une télé normale,étant donnée la vitesse de jeu de ce sport. Un match dure trois fois vingt minutes de jeu effectif, mais vu le nombre hallucinant de pauses publicitaires, il faut bien 3 heures devant soit pour voir un match au complet. L'Amérique, c'est du spectacle, alors comme vingt minutes sans pub c'est trop long, les parties sont interrompues régulièrement pour passer des annonces de gros 4x4. Le son est compressé au maximum permettant, à ceux qui en profitent pour se soulager, de ne pas rater la super promotion sur le canapé 12 places payable en 50 versements sans intérêt à partir de 2012. Je me demande bien ce que font les joueurs pendant les annonces.
J'ai souvenir que les gentils ont perdu, mais je ne suis pas sûr, car j'ai décroché à partir de la 3e bière de 850ml. Je m'apprêtais à quitter ce lieu, fier de ne pas trop avoir franchi la limite acceptable pour un retour convenable et sécuritaire, lorsqu'un type, ayant enfin décroché de sa machine à sous, annonce qu'il vient de gagner 650$. Du coup, il paie sa tournée! Cette dernière bière, gentiment offerte, a pesé lourd dans le métro et fait encore un peu mal ce matin. Il va désormais falloir calculer un jour de repos après chaque formation syndicale.