Le Rebut Global

Dans la catégorie des choses qui me choquent encore après 8 mois de survie sur le nouveau continent, je classe le déchet dans les premières places.

Montréal est, de toutes les villes où j'ai vécu, la plus grande. C'est également celle où j'ai pu observer un système de recyclage complétement intégré au mode de vie; tout le monde à la maison, possède son bac vert et sépare ses déchets. Il faut dire qu'il existe des contrôleurs de déchets qui peuvent verbaliser les mauvais trieurs, motivant ainsi, par le bon vieux procédé du coup de fouet au portefeuille, le plus réfractaire au geste vert.

Recycler les déchets ,c'est formidable, mais ne vaudrait-il pas mieux en produire moins? C'est incroyable le nombre de contenant en plastique ou en polystyrène qui jonchent les rues. Tous les commerçants en distribuent à la pelle, à se demander si parfois, il n'y a pas plus d'emballage que de produit. Je suis sûr que les marchants de gobelets font des fortunes, à la vue des dizaines de personnes que je croise chaque matin avec leurs récipients remplis d'un café que quiconque ne peut absorber sans sucre ou pseudo lait (et après, ils disent qu'ils ADORENT le café!!!!). La plupart des poubelles publiques, qui sont nombreuses, débordent tous les matins et se remplissent aussitôt.

Après la ruée vers l'or, puis l'or noir, voici venu le temps du déchet, qui devient une matière première d'avenir. Les gros industriels se frottent les mains, les contrats pleuvent car les villes ne savent plus quoi faire avec des quantités de détritus qui ne cessent d'augmenter. On n'a pas fini de voir des taches fluorescentes dans la neige.

N'oubliez pas le Pourboire!

Parce qu'il m'est toujours plus facile de critiquer, de ne retenir que les choses qui me dérangent ou qui m'agacent dans mon quotidien, j'ai décidé d'ajouter une touche de blanc pour nuancer mon tableau.

Tout voyageur, aventurier ou non se doit de goûter au meilleur produit local du Québec: la bière. Si l'on peut aisément faire l'impasse sur toutes les spécialités culinaires, il ne faut en aucun cas rater l'occasion de savourer ce breuvage régional.

Il existe pleins de micro-brasseries talentueuses au travers du Québec et même plusieurs situées au cœur de Montréal. Il y en a pour tous les goûts, comme par exemple celle dont je me délecte en écrivant: la blanche aux fleurs d'hibiscus de la brasserie Don de Dieu. Je préfère généralement les ambrés amères, mais celle-ci est assez surprenante.

La majorité des Québécois, comme partout ailleurs sont habitués à leur Kro locale, sans saveur ni odeur, plus utilisée comme diurétique qu'autre chose. Cependant je suis certain que ces tondus rincent parfois leur gosier avec de petites perles, heureux et fiers de la production nationale.

Petite cerise sur le gâteau, chaque bouteille est consignée, ce qui limite les éclats sur les trottoirs et les crevaisons sur les parking. Quel génie!

L'optimiste dit "Le verre est à moitié plein."
Le pessimiste dit "Le verre à moitié vide."
Le rationaliste dit "Ce verre est deux fois plus grand qu'il ne devrait l'être."

Garçon l'addiction!

Réchauffement Climatique?

Cette semaine fut pour moi l'occasion de renoncer définitivement à l'idée de vivre plus au nord. Même si cet été, je m'imaginais m'exiler dans le Yukon pour vivre une expérience nouvelle, les -35°C de mercredi dernier m'ont refroidi au point de me demander pourquoi les gens continuaient à vivre sous cette latitude. Froid pour froid, je ne pensais pas qu'il existait véritablement une différence entre -20°C et -30°C. La première c'est qu'à cette température les poils du nez gèlent à chaque respiration, la seconde c'est que le froid devient insupportable, transformant chaque petit espace de peau à l'air libre en une surface dure et anesthésiée, exactement comme si l'on se frottait avec un glaçon. La neige ne craque plus, elle grince sous la chaussure.

Comme sortir c'est souffrir, je préfère rester à suer devant la "Wii". Je suis convaincu que les explorations dans le grand nord sont plus agréables devant sa télévision. J'apprécie de regarder les pingouins du pôle sud, par -80°C, trembloter dans leur duvet, pendant que je sirote une bonne bière fraîche en T-shirt dans mon salon surchauffé.

En Français Dans Le Texte!

Mon immigration dans un pays francophone me confronte à de nouvelles interrogations. En France, la standardisation de la langue française, dirigée à Paris depuis Richelieu n'est pas remise en question. Les Corses, les Bretons, les Basques et les autres parlent leur langue et le français. Même si quelques régionalismes sont employés ici ou là, les institutions et les médias se réfèrent aux dictionnaires parisiens qui font office de norme.

Au Québec, le français a une autre histoire. D'abord, les premiers colons arrivèrent avec leur langue d'oil et leur patois au milieu du 16e siècle. Ils unifièrent leur patois en le mélangeant à la langue des Amérindiens et l'adaptèrent à leur géographie et au climat qui étaient bien différents de la métropole. Au 17e siècle, le Roi de France envoya des femmes, souvent orphelines, et issues de milieux modestes afin de peupler la petite colonie de la Nouvelle-France. Puis en 1759, les Anglais s'emparèrent de la colonie, mettant un terme à l'influence du français de métropole.

C'est donc à partir de ce moment que naît le français québécois. Issu du français du 18e populaire de France, il évoluera avec de nouvelles influences anglaises tout en conservant de vieux archaïsmes. Le français, parlé par les "petites gens" survécu à l'Empire Britannique, puis à la création de la fédération canadienne en 1867. La province du Québec marquera sa différence en promulguant en 1977 la fameuse "charte de la langue française" dite "loi 101" faisant du français la seule langue officielle de la province.

Aujourd'hui au Québec, 90% de la population parle français, mais lequel? Dans cette province, la question de la langue est fondamentale car elle est le pilier de la culture et surtout de l'identité québécoise. Deux écoles s'affrontent pour fixer les règles de cette langue, avec leur propre dictionnaire: les endogénistes et les exogénistes. Les premiers, plus influents et plus présents dans les institutions prônent un québécois authentique qui, avec ses propres règles, fonde l'identité québécoise; les autres sont pour un français standard afin d'éviter l'isolement et d'assurer son existence. Ici un tableau plus précis.

Je comprends les positions de chacune des écoles, mais à mon avis le problème est un peu déplacé. Je constate tous les jours, dans la rue, dans les médias et même dans les discours politiques que la structure linguistique ou la syntaxe empêche parfois de comprendre le sens d'une phrase, si jamais il y en a un. De plus, le vocabulaire assez pauvre de la population, la situation géographique, la situation socio-économique ou l'immigration allophone ne jouent pas en faveur de la survie du français. Je m'exerce pour ne pas être le snobinard français, le "Bescherelle" à la main, prêt à bondir sur le moindre écart au langage parisien, mais le français québécois risque de devenir de plus en plus isolé dans le monde francophone.

La Résolution Est En Marche!


Puisqu'on a ajouté une seconde de plus à 2008, on peut déjà se dire que l'année 2009 sera moins longue. Le vieil adage qui affirme que "plus c'est long plus c'est bon" ne nous rassure donc pas vraiment sur le potentiel de 2009. Cette plus courte durée risque de paraître bien longue pour beaucoup d'entre nous; bonne chance à nous tous qui allons trimer plus pour payer les "goldens parachutes" et autres subventions gouvernementales généreuses.

On a fait la fête un peu partout sur la planète de façon plus ou moins originale. Moi j'ai bu et après j'ai vomi, un peu par tradition. D'autres ont eu droit au feu sans artifice comme à Gaza. 2009 augure bien, cette année risque d'être un bon cru en matière de cruauté.

Je n'ai jamais pratiqué la résolution dogmatique de nouvelle année, je ne commence donc pas de régime, je ne boufferai pas de poisson même si c'est riche en P.C.B, je ne ferai pas de sport et j'ai déjà arrêté de fumer. Pas de résolution, pas de déception.