Il va sans dire que je suis trop occupé pour mettre noir sur blanc ma petite existence de façon régulière.
Au canada, les choses vont mal. La politique du premier ministre conservateur commence à se mettre en place : soutient indéfectible aux USA et à Israël, projet de destruction du registre des armes à feu, politique répressive dans le but de garnir les prisons, achat d'avions de combat hors de prix, subventions aux grands pollueurs... la liste est longue. Harper n'a rien à envier à Sarko. La mort du principal chef d'opposition n'arrange rien.
Dans le monde, les marchés financiers sont rassurés, la démocratie en Grèce n'aura pas lieu, pas de référendum. Ouf! J'ai cru à un instant que l'on considérait un peu les gens.
Plus près, à l'école, cela se passe bien, mais ô surprise, c'est beaucoup de boulot. Je dois réduire mon temps d'oisiveté au minimum vital.
J'ai quand même profité du festival du nouveau cinéma, du concert de Primus et de quelques sorties mondaines.
13 ans d’abstinence scolaire se sont achevés le 1er septembre 2011. Besoin de stimulation intellectuelle, curiosité, rompre avec le routine; difficile de savoir pourquoi exactement je me décide de renouer avec mes vieux démons.
Je me suis inscrit dans un programme d'un an à l'université de Montréal. Ce certificat en "archivistique", je le commence à temps partiel, ce qui me permet de conjuguer étude et travail, voire étude,travail et syndicat.
Évidemment, ce n'est pas dans mes habitudes de me mettre la pression au point de réduire considérablement mon temps de loisir, mais j'avais envie de changement et, avant tout, d'apprendre.
C'est quoi "l'archivistique"?
Difficile de répondre sans faire d'impair, disons que naïvement, cette discipline forme des archivistes qui s'occupent des archives.
C'est quoi une "archive"?
Après quelques heures de cours je peux répondre qu'il s'agit de tous les documents (informations organiques consignés) produits ou reçus dans le cadre des activités d'une personne morale ou non. Au Québec, comme chez les anglo-saxons, on distingue les archives courantes des archives historiques.
Dès lors, il est important de savoir ce qu'est un document.
Laissons les spécialistes en parler, je risque d'écrire une connerie.
Pour cette session, j'ai pris deux cours : introduction à l'archivistique et typologie des archives. À ce rythme, je devrais finir mon programme dans deux ans et demi. Il va me falloir de la patience et beaucoup de détermination.
C'est toujours un plaisir d'aller traîner à Chinatown pour l'ambiance et surtout pour la bouffe. Je ne suis pas un grand amateur de cuisine asiatique, mais j'ai quand même mes petites préférences auxquelles je fais honneur régulièrement.
Voici pour la soupe, dans un décor spartiate légèrement kitsch. Incroyablement bon marché, les portions sont très généreuses.
Au passage, un petit sandwich aux saveurs asiatiques, le célèbre Bamh Mi.
Toutes mes visites dans ce quartier se terminent invariablement par une visite des pâtisseries de la partie piétonne de la rue de la Gauchetière.
Avec plus de 30°C sur l'île de Manhattan la semaine dernière, nous avons apprécié l'abus de climatisation dont font preuve les New-Yorkais.
Ma plus grande surprise fut la taille de cette île. Comparativement à l'île de Montréal, Manhattan se parcourt bien à pied. Les rues paraissent moins larges, mais la hauteur des buildings est vertigineuse : c'est une île verticale, dense, puante, mouvante, intense.
Vivant déjà dans une ville d'Amérique du nord, le choc culturel n'a pas vraiment eu lieu : les brunchs, les bagels, les taxes et les pourboires non inclus, le gaspillage et le 120 Volts ne bouleversent pas le quotidien.
Jouissant de sa réputation mondiale, cette ville abuse des superlatifs et des produits dérivés. La deuxième économie de la ville, après Wall-Street, est le tourisme, alors le plus grand musée d'art moderne du monde côtoie le plus grand musée d'histoire naturel où s'érigent les plus grands dinosaures du monde. J'avoue que la densité culturelle, le mélange de population issue de toute la planète, la dimension politique et économique de cette ville en font un point central mondial.
Les Étasuniens ont ce point commun avec les Français : ils se croient au centre du monde. C'est peut-être un peu plus vrai pour les premiers.
Tout ce qui est naturel n'est pas forcement bon pour la santé. Il existe des champignons, des plantes, des grenouilles, des bactéries... dont le poison est mortel et d'autres qui vous transforment le plus paradisiaque des paysages en véritable supplice. Il suffit de penser aux belles soirées d'été où s'invitent sans y être conviés des moustiques assoiffés ou bien des mouches noires carnivores qui gâchent le plaisir et vous laissent des souvenirs douloureux.
Je me souviens de bels alignements de platanes toulousains qui m'enchantaient quelques 50 semaines par an et qui, au printemps, transformaient le canal du Midi en banc d'essai pour produit destiné à la dispersion de manifestants.
Pour notre plaisir à tous, détruisons l'herbe à poux, ce nuisible que "Mère Nature" nous a envoyé afin de relancer l'industrie du mouchoir en papier qui, avec l'arrivée de l'été, voit son chiffre d'affaire décliner.
L'été ayant décidé de faire son apparition, je recommence à parcourir la ville. Par la même occasion, je crée une nouvelle catégorie dans laquelle je compte répertorier mes bonnes adresses.
Des jeans à prix défiant toute concurrence! Les retouches sont faites sur place dans un magasin à la décoration et au confort rudimentaires. Efficace en peu de mots; le rêve pour un allergique du magasinage.
Malgré l'abondance de bois et donc de papier produit dans ce pays, il est difficile de trouver des cahiers dignes de ce nom aux yeux de mon épouse. C'est ici entre autres, qu'elle se fournit.
Cette grosse boule, située au bord de l'autoroute Décarie, est une institution Montréalaise. "L'Orange Julep" est un fast food reconnu pour sa boisson à base d'orange dont la recette demeure secrète.
C'est dans ce lieu mythique des années 20 que j'ai vécu ma première expérience "fast food" américaine. Outre la boisson que j'ai apprécié, j'ai pu déguster des Pogos. Unique expérience, que je ne compte pas réitérer, mais qui fait partie de mon apprentissage.
POGOS
Cette institution est présentement menacée par un projet immobilier.
Le 2 mai 2011, le premier ministre Stephen Harper a été reconduit dans ses fonctions pour 5 ans de plus. Désormais le parti conservateur est majoritaire au parlement avec 166 députés élus sur 308.
La "gauche" (N.P.D) devient l'opposition officielle grâce à une percée historique au Québec. Seulement 5 élus conservateurs dans cette province qui en compte 75.
La belle province reste donc le mouton noir d'un Canada plus à droite que jamais.
Slogans débiles et tête de cons à chaque coin de rue. À quoi servent les pancartes électorales?
Elles rappellent aux citoyens que des élections approchent, répondront les plus naïfs.
Oui, mais combien de citoyens n'écoutent ni la radio, ni la télévision ou ne lisent les journaux papiers ou électroniques ?
Si on admet que ce faible pourcentage de la population représente un vote potentiel, sera-t-il plus enclin à exprimer son devoir de citoyen en voyant ces faces de trou du cul?
Notons que j'ai croisé très peu d'affiche du parti "vert" et qu'elles ne contiennent aucun portrait!
Remarquez que cette profusion de pancarte permet de relancer l'économie : on produit des choses inutiles que l'on jette quelques semaines plus tard. On crée de l'emploi ; c'est formidable!
Pour la deuxième fois depuis mon arrivée, des élections vont se dérouler pour désigner le premier ministre du Canada.
L'actuel premier ministre, issu du "Reform Party" (extrême droite), dirige le pays sous la bannière du "Parti Conservateur". Cette faction politique est toutefois minoritaire au parlement et c'est d'ailleurs pour cette raison que des élections ont été déclenchées.
Comme partout ailleurs, la campagne électorale est une mascarade médiatique où les débats de fond sont soigneusement éludés. La partie est presque jouée d'avance. J'imagine que si les conservateurs deviennent majoritaires, l'enfer arrivera un peu plus vite.
Amusez-vous! Faites le test, pour connaître votre parti politique de prédilection.
Parmi les bruits de l'hiver, voici celui d'alerte "bouge ton char, la déneigeuse arrive!".
La première fois, j'ai cru qu'il s'agissait d'une attaque nucléaire russe. Mais ne nous affolons pas! Cette sirène montée sur un "pick-up" retentie après chaque tempête de neige dans le but d'informer les automobilistes de l'arrivée de la déneigeuse, qui passe généralement la nuit.
Si jamais, la voiture n'est pas déplacée, elle risque d'être "touée" ("to tow", remorquer en anglais).
Le moral revient avec une bonne bordée de neige qui vient mettre un peu de bordel sur la ville. C'est beau et ça déprime les automobilistes, je jubile.
1h00 plus tard, ça pelte encore.
Évidemment, en grands habitués, les professionnels de la ville de Montréal ont retirés la neige en une nuit. Trop efficaces les fonctionnaires.
Montréal est une ville connue pour son réseau souterrain qui serait le plus long au monde. Un dédale estimé à une trentaine de kilomètres qui permet de passer du métro, à la gare ferroviaire, à la bibliothèque nationale, aux différentes universités, aux cinémas, aux restaurants, à des centaines de boutiques, aux bureaux et même à certains appartements. La légende urbaine veut qu'il existerait des personnes qui ne sortent pas le nez dehors de l'hiver. Fidèles au triptyque "boulot, métro, dodo", ces humanoïdes n'utiliseraient que les galeries souterraines.
Pour ma part, même s'il est agréable parfois de se réchauffer quelques minutes sous terre, ce labyrinthe exacerbe ma misanthropie. Pour décider d'errer comme un ver dans ces galeries, il faut aimer les gens, car ces endroits sont très fréquentés. Mes rares passages restent quand même instructifs sur le comportement des mes contemporains.
Il est aussi difficile de s'orienter, car la géographie de la ville se pense sur deux niveaux, voir trois à certains endroits. Par conséquent, les sorties sont parfois hasardeuses.
Si à la campagne le cauchemar des maisons, c'est la boue, son équivalent citadin serait le petit caillou. En hiver, le gravillon est partout, les autorités en épandent des tonnes tout au long de cette saison qui dure ...
Cette plaie des parquets, s'appelle communément la « garnotte » ou encore la « gravelle » ou «la petite roche »; elle entre dans les demeures et bien sûr dans les chaussures. Son utilité : éviter la glissade sur les trottoirs.
Généralement, ce petit misérable s'accompagne de sable ou de calcium. D'après ma courte expérience, je préfère le sable qui ralentit le processus de solidification de la neige liquéfiée. Cette dernière, incontournable lors des variations de température, est appelée la « slosh », une sorte d'onomatopée très adaptée à sa texture. Le calcium, quant à lui provoque une fonte rapide mais trop éphémère à mon goût.
J'imagine, toute une armée d'ingénieurs et de laborantins au milieu de nombreux calculs et éprouvettes, déterminant le meilleur produit en tenant compte de sa corrosivité pour les voitures ou le bitume, du facteur polluant, celui de fabrication, de stockage et bien sûr celui du coût. Voilà bien un problème que les Haïtiens n'ont pas.
Pour palier au problème de la garnotte, nos voisins de pallier ont adopté une solution très efficace : le couloir.
Le 27 octobre 1940, c'est la date de naissance de la carte d'identité française. Merci maréchal, grâce à toi, tout le monde en France doit porter sa carte et être prêt à fournir ses informations personnelles à un quelconque représentant de l'ordre public désireux de les vérifier. Quelle joie d'entendre l'agent vous sussurer tendrement à l'oreille : « VOS PAPIERS! ».
Au Québec, la carte d'identité n'existe pas. Il n'est donc pas nécessaire de trimbaler ses papiers sur soi. Pas d'angoisse avec la machine à laver, cette grande tueuse de carte.
La loi oblige cependant à décliner son identité lors de contrôles et bien sûr la technologie actuelle permet de vérifier les informations aisément.
Le hic, c'est que l'on nous demande une preuve d'identité pour réaliser beaucoup de tâches quotidiennes (retrait à la banque, achat d'alcool (+18), retrait de colis postal, inscription en bibliothèque...). Alors, comment fait-on?
La carte d'identité est un document officiel sur lequel figure la photo de son propriétaire : le permis de conduire, la carte d'assurance maladie pour les personnes majeures ou le passeport.