L'art de casser les bonbons


  Spécialistes de la chasse, certainement issus d'un passé de trappeur, les québécois sont les rois pour désorienter leur proie et semer la confusion du touriste ou du nouvel arrivant. 

   Au pied du Mont-Royal, qui est une colline au centre de Montréal - que l'on appelle "la montagne"- s'étend d'un côté le plateau Mont-Royal et de l'autre, ville Mont-Royal. Le plateau, célèbre ancien quartier populaire, nouvellement repeuplé de "bobos" français, est traversé par la rue Mont-Royal qui a donné son nom également à la station de Métro Mont-Royal. On attribue d'ailleurs le nom de Montréal, à une citation de Monsieur Champlain, qui se serait écrié, en regardant la montagne, certainement un lendemain d'abus de boisson, " Ce mont est royal".

  Au cœur de l'île de Montréal, il existe donc une ville "reconstituée", indépendante de la ville de Montréal: Ville Mont-Royal. 

   Forte de ses 20.000 habitants, cette ville de l'agglomération de Montréal, reste une citée pavillonnaire riche à majorité anglophone où les touristes comme vous et moi ne s'aventurent pas, faute d'intérêt.

  Pour bien marquer sa spécificité, ville Mont-Royal a érigé un grillage le long du boulevard Acadie. Cette barrière sépare  ainsi physiquement le quartier de Parc-Extension de cette ville royale, et immunise ses habitants du plus grand mal qui habite ce lieu populaire: la pauvreté de la promiscuité.

  Par chance, des portes permettent de franchir le grillage et offrent un accès aux habitants de ville Mont-Royal aux échoppes indiennes et pakistanaises qui animent le quartier. Chaque année pourtant, quand vient le soir d'Halloween, paradis des enfants et fête familiale par excellence, les portes se referment, empêchant toute intrusion d'étrangers sur la terre des nantis. Les enfants pauvres restent de leur côté et apprennent à leur dépend ce qu'est une classe sociale.

   Vivement Noël! pour la piqûre de rappel. 

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