Tremblay! Pauvres moutons!

   Le week-end dernier, c'était Halloween. Les citrouilles, les bonbons, les sorcières, les enfants maquillés et surtout les élections municipales au Québec. Le maire de chaque ville est élu pour quatre ans et ne connaît pas de limite mandataire.
   À Montréal, il étaient trois en lice pour le poste de Maire: M.Tremblay, maire sortant d'un parti de droite classique avec déjà deux mandats derrière lui, Mme Harrel, ex-ministre et ex-députée du Parti Québécois (souverainiste) au niveau provincial, et M. Bergeron, conseiller municipal, plus ou moins écolo de gauche se présentant pour la seconde fois aux élections municipales de Montréal.  
   Les élections, on en entendait parler depuis quelques mois, certaines affaires douteuses sortaient sur le maire et sur l'ex-ministre; puis des affiches habillaient les bus dès le début de l'automne. Le gouvernement investit un million de dollars dans une campagne d'incitation au vote : des affiches, des signets, des encarts dans les journaux et des spots télévisés; personne ne pouvait dire qu'il n'était pas au courant.
   Ici, je n'ai pas encore le droit de vote, mais je me suis un peu intéressé au sujet, aussi bien en tant que curieux, que citoyens en devenir ou que fonctionnaire de la ville de Montréal. Dans l'air, je sentais qu'un changement était possible, surtout après qu'un gros scandale de collusion avec la maffia avait éclaboussé le maire. Tout est allé crescendo et durant la dernière semaine de campagne, un ancien conseiller, passé d'un parti à un autre, s'est fait virer et a balancé tous ses anciens petits camarades en dénonçant le système de financement occulte des partis politiques québécois. C'était l'apothéose : enfin quelques chose de palpitant.
   Nous avons attendu les résultats tranquillement et vers 1h00 du matin,  le verdict est tombé : M. Tremblay est réélu.

   Le taux de participation a été de 39%, exactement le même qu'en 2005 - ce qui fût le taux le plus bas de l'histoire municipale montréalaise. Le Québec enregistre, lui, un taux de participation de 45%.
   Je ne suis pas sociologue, mais j'attends avec impatience les raisons profondes de cette catastrophe démocratique. Les Montréalais ont-ils été écœurés par la corruption au point de tout laisser faire? Ont-ils encore une conscience politique?  Ont-ils une tête de cochon plus forte que l'influence médiatique? L'individualisme capitalistique a-t-il eu raison du collectif? Se sentent-ils encore Montréalais? Se sentent-ils encore citoyen ou humain? Ou suis-je en plein choc culturel?
  Quelques journalistes évoquent l'idée d'une élection à deux tours, ou bien d'un vote obligatoire comme en Belgique ou en Australie. Moi, je propose un service de taxi qui viendrait prendre les gens par la main, et des bulletins de vote pré-remplis pour faciliter l'exercice d'une démocratie qui n'a plus vraiment de sens.

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