La Simplicité Fiduciaire


L'édition du "Devoir" de ce week-end titrait outrageusement "Travail un jour, travail toujours". On y voyait un jeune retraité de 58 ans sauter gaillardement devant sa voiture de livraison "Rotisseries St Hubert". La légende de cette photo évocatrice, nous apprend que ce monsieur désire une nouvelle maison et que pour cela il effectue un boulot de livreur de poulet aux hormones et sauce BBQ, le tout salé de manière à vous faire bondir la tension de façon fulgurante. Un bel article nous vantant les mérites du travail à la retraite pour garder la forme et gagner encore plus d'argent.

L'apologie du travail et la reconnaissance sociale qui l'accompagne... on est habitué depuis longtemps. Sous prétexte de manque de main-d'oeuvre, on nous prépare à travailler au-delà de la retraite. Les "baby-boomers" vont nous laisser un grand vide dans la masse des travailleurs. Ils vont donc se remplacer eux-mêmes en cumulant la retraite et un emploi. Pour ceux qui ne voudront pas se substituer à eux-mêmes, on ne les remplacera simplement pas.

Il faut également ajouter qu'un "baby-boomer", c'est vieux, et grâce à cette ancienneté, il peut partir deux semaines en vacances. En plus, il coûte cher à son employeur, car le vieux, ne l'oublions pas, est au top de l'échelle salariale!
Quelques pages plus loin de ce même journal, dans la catégorie finance, on nous annonce que le taux de chômage augmente à 8% de la population active. Mais à partir de quand est-on un actif désormais?
 
Comment une société peut-elle cumuler manque de main-d'œuvre et taux de chômage croissants?

Tout simplement parce que le problème n'est pas la main d'oeuvre, mais dans le salaire et dans les conditions de travail qui l'accompagnent. Faisons confiance au système : quand nous devrons payer notre chimio, on trouvera un deuxième boulot.

l'expérience linguistique


J'ai envie de profiter de mon retour à Montréal pour reprendre une activité que j'exerce depuis des années sans assiduité véritable : la guitare.

L'année dernière, après la campagne électorale syndicale, j'ai tenté de reprendre des cours, mais malheureusement, j'ai encore une fois abandonné devant l'effort qu'exige la pratique d'un instrument de musique. Pour ma décharge, je prenais ces cours en anglais, ce qui pour moi nécessitait une concentration supplémentaire qui, ajoutée au froid hivernal, réduisit le nombre de séances musicales à cinq.  J'ai surtout le souvenir d'une confusion pénible entre l'accord de "si" en français et l'accord "C" en anglais qui en fait est un "do" en français. Je dois maintenant retenir "do" "ré" "mi" "fa" "sol" "la" "TI" "do", afin de ne plus m'embrouiller de nouveau.

Pour ma nouvelle tentative, je suis allé voir le magasin de musique situé tout près de chez moi. C'est un petit commerce à échelle humaine qui propose des cours à tarif relativement correct, 25 dollars/heure. Le vendeur est plutôt sympathique au premier abord. Il m'a donc expliqué tranquillement que le cours durait une heure, qu'il fallait payer cinq cours d'avance et que chaque désistement devait être convenu plus de 24 heures à l'avance. Il a d'ailleurs employé le mot "canceller", ce verbe très laid et très usité ici pour dire "annuler".

Ce jour-là, j'avais les oreilles plutôt sensibles et sursautais intérieurement à chaque écart de langue. On a tous notre propre dictionnaire et j'imagine le mien comme un tramway qui sonne une petite cloche à chaque fois qu'il change de voie ou bien qu'il y a un obstacle sur son chemin. Autant je déteste le mot "canceller" (to cancel), autant le mot "céduler" (to schedule qui signifie inscrire à l'agenda) me semble agréable à l'oreille.

J'étais prêt à quitter le magasin, quand mon interlocuteur m'interpella pour me conseiller de venir quelques minutes avant le cours afin qu'il "m'introduise" au professeur. À ce moment là, non seulement mon tramway sonnait le tocsin mais j'ai eu aussi un grincement de dent. Un réflexe animal qui indiquait clairement que ce monsieur n'allait rien m'introduire du tout. Je compris rapidement et sortis avec le sourire et les fesses serrées.

Montréal en 12 lieux



Le magazine culturel indépendant URBANIA proposait en 2007, la visite de 12 lieux de Montréal, sous forme de micro reportage. Je ne découvre le site qu'aujourd'hui.

Hier je suis passé au coin "St Laurent / St Catherine" : le Pool n'existe plus. Les travaux de grande envergure pour réhabiliter le "Red Light"- ce fameux quartier chaud du début du XXe siècle - continuent de plus belle, au milieu du festival "juste pour rire".

D'ailleurs, je n'ai tenu que 20 minutes au milieu de la foule de curieux. Il n'y avait rien pour moi : des spectacles dans la lignée des "Notre Dame de Pourri", des clowns armés de bombe à eau et un écran géant diffusant les meilleurs gags pas drôles de caméra cachée (les mêmes que je venais de subir dans l'avion). Je ne regrette pas ce passage éclair, au nom de l'expérience personnelle.

En passant, on peut également découvrir le Québec en 12 lieux.

Le retour du retour

Les vacances sont terminées, petit bilan en image:

Le BBQ au départ


L'avion



La famille



Les Amis



La nature




La Loire



Le saucisson



Les châteaux



La belle-famille



Les Palestiniens


La mer


La Belgique
La Belgique encore




Paris


Beaucoup de bonnes choses, la bouffe particulièrement avec des légumes goûtus, des vins savoureux, des fromages délicieux, de la bière généreuse, du café corsé... n'en parlons plus.

Finalement, je n'ai pas vraiment subi de choc culturel. L'idée première est de prendre le meilleur en partant et en revenant.

Passons donc au festival de cinéma Fantasia